VII.  COMMUNAUTÉS FÉMININES

Comté et duché de Bourgogne

  1. *. "L’abbaye de Tart et ses filiales au Moyen-Age",
    Mélanges... Anselme Dimier, art. no 146, t. II, vol. 3, Pupillin, 1984, p. 19-61, ill. "Les filiales de Tart", p. 39-61, ill.

Localisation, histoire, archives, bibliographie, abbesses et bâtiments de ses dix-huit abbayes-filles. Les notices de Belfays (→ no 115), Colonges (→ nos 26, 28 et 39), Corcelles (→ no 177), Lieu-Dieu (→ nos 197 et 198, 203 et 210, 218 et 219), Montarlot (→ no 80), Ounans (→ nos 12, 149, 175 et 176), Poulangy (→ no 170), Rieunette (→ nos 96 et 110) et Vauxbons (→ nos 180 et 228) sont partiellement ou entièrement caduques en raison des travaux postérieurs auxquels il est ici fait renvois entre parenthèses.

  1. *. "L’intégration des femmes à l’ordre de Cîteaux au XIIe siècle., entre hauts de Meuse et rives du Léman",
    Cîteaux et les femmes. [Actes du] colloque de Royaumont, [12-13 novembre 1998], Paris, 2001, p. 192-211, ill.

On sait l’attitude réservée de Cîteaux au XIIe vis-à-vis des femmes attirées par l’idéal cistercien. Avant l’infléchissement de ses positions perceptible vers la fin de ce siècle, l’ordre a été, sur le terrain, confronté au fait féminin d’une manière à la fois matérielle et spirituelle. Après la fondation de Tart, les communautés officieuses se multiplièrent un peu partout, le plus souvent dans l’orbite d’une abbaye masculine, tout en restant dans une pénombre que la recherche a toujours eu grand-peine à éclairer. Menés depuis une vingtaine d’années sur une douzaine de maisons des comté et duché de Bourgogne, plusieurs travaux ont livré des informations éparses, mais assez novatrices pour susciter un premier essai de bilan. Les dates de commencement/fondation de toutes ces communautés/abbayes sont bien antérieures à celles admises jusque-là. Même si le schéma ordinaire d’intervention d’un monastère masculin voisin est confirmé, il doit être élargi dans l’espace et reste à mieux mesurer dans le temps. La découverte de communautés en marge de l’ordre, mais en rapport avec lui, prouve des réalités plus complexes que le canevas habituel.

  1. "Etudes d’histoire et d’archéologie cisterciennes. [I] Abbayes cisterciennes féminines des comté et duché de Bourgogne, travaux 2004-2005",
    Bulletin [du] Centre d’études médiévales [d]’Auxerre, 2006, t. X, p. 136-144, ill.

Le point sur l’avancement des travaux relatifs à quatre abbayes cisterciennes féminines : Corcelles, Ounans, Poulangy et Vauxbons.

  1. *. "De quelques femmes dans plusieurs monastères précisterciens et cisterciens… masculins des duché et comté de Bourgogne (fin XIe-milieu XIIIe s.)",
    Mémoires de la Société pour l’histoire du droit et des institutions des anciens pays bourguignons, comtois et romands, 2015, t. LXXI, p. 111-146.

Recueillis par curiosité depuis plusieurs décennies, une trentaine d’actes ou d’extraits obligent à poser la question de l’existence de femmes associées sinon incorporées à des abbayes masculines. Et un tel constat, qui relève de la simple logique pour les monastères précisterciens plus ou moins doubles, revêt une dimension jusque-là totalement occultée dans les maisons cisterciennes aux usages originels particulièrement prohibitifs sur ce point. Les informations réunies permettent pour la première fois de jalonner le processus d’admission de telles femmes aux réalités sinon aux statuts diversifiés — simples prébendées, religieuses floues ou authentiques moniales — et vivant ensemble hors, à côté de (voire dans ?) la clôture masculine. La présence de converses au sein même des monastères masculins cisterciens, marginale avant la fin du XIIe, pourrait être presque ordinaire dès le début du siècle suivant. Pour lever plus avant le voile sur ce sujet innovant, il faudrait conduire des enquêtes similaires dans d’autres régions.

  1. *. "Car au vraye dire, je vous ayme mieulx que moy. Deux affaires de cœur à l’abbaye de Battant (…1491-1493…)",
    Mémoires de la Société d’émulation du Doubs, 2012, t. LIV, p. 119-136, ill.

Ou quand sœur Valentine du Larderet après avoir « subi la souillure de la chair et eu un enfant » est réhabilitée par une décision du chapitre général. Et quand la jeune pensionnaire Marguerite Chisseret tente de se faire épouser par un galant qui se récuse ; dans le procès qui s’ensuit, la plaignante exhibe le superbe poème que lui avait adressé son amant à l’époque de leurs amours inabouties. Deux anecdotes révélatrices d’un monastère miroir de son temps.

  1. *. "Morimond et la conversio des femmes au XIIe siècle : Belfays, Chézoy, Beaucharmoy. [III.] Beaucharmoy, communauté féminine inconnue dans le sillage de Morimond",
    Morimond et son empire. [Actes des] Journées d’art et d’histoire, [Chaumont, 4 avril] 1992,
    Les Cahiers haut-marnais, 1994, nos 196-199, p. 115-123.

Par le biais de trois documents seulement, curieuse résurgence d’une petite communauté féminine informelle liée à Morimond et reléguée dans le vallon de Beaucharmoy vers 1180. Les péripéties de leurs relations illustrent l’attitude fermée de l’ordre vis-à-vis des aspirations féminines à un idéal cistercien avant le tournant de la fin du XIIe s.

  1. *. "Morimond et la conversio des femmes au XIIe siècle : Belfays, Chézoy, Beaucharmoy. [I.] Belfays, abbaye cistercienne féminine dans l’orbite de Morimond (vers 1130?-1393)",
    Morimond et son empire. [Actes des] Journées d’art et d’histoire, [Chaumont, 4 avril] 1992,
    Les Cahiers haut-marnais, 1994, nos 196-199, p. 55-106, ill.

La réunion de 70 documents publiés en annexe permet un large renouvellement des connaissances sur le monastère féminin de Belfays, proche de Morimond : sa fondation est antérieure à 1153, date peutêtre même des années 1130 et non de 1172 comme l’avançait l’historiographie ; sa vie intérieure est mal connue ; son temporel fut toujours modeste et fragile, au point de ne pas pouvoir faire face aux périls du XIVe s. : en 1393, l’abbaye fut supprimée et son patrimoine uni à celui de sa puissante voisine masculine.

  1. *. "Morimond et la conversio des femmes au XIIe siècle : Belfays, Chézoy, Beaucharmoy. [II.] Chézoy, abbaye féminine intégrée par Morimond à Belfays (vers 1165)",
    Morimond et son empire. [Actes des] Journées d’art et d’histoire, [Chaumont, 4 avril] 1992,
    Les Cahiers haut-marnais, 1994, nos 196-199, p. 107-114, ill.

Ou comment une petite abbaye bénédictine moribonde (virtuelle ?, un seul document connu) fut purement et simplement intégrée à Belfays vers 1165. Avec ce cas et les deux précédents, Morimond offre l’occurrence rare, sinon unique, d’une triple réponse de part et d’autre du milieu du XIIe s. au problème des femmes soucieuses de conversio dans l’optique cistercienne.

  1. "L’abbaye de Colonges, bibliographie commentée et présentation des archives",
    Terroir, revue de la Société historique et touristique de Fontaine-Française, 2e sem. 1979, no 80, p. 1-20, ill.

Commentaire, → section I.

  1. "Une nouvelle liste des abbesses de Colonges (XIIIe-XVIIe s.)", Cîteaux, Commentarii Cistercienses, 1979, t. XXX, p. 249-259.

Dans sa notice, la Gallia Christiana ne propose que trois noms. Quelques essais d’érudits locaux et le dépouillement critique du chartrier ont permis d’en répertorier une vingtaine, entre 1217 et 1622, année de la fusion avec Ounans alors transférée à Dole.

  1. *. "Les vestiges et l’église de l’abbaye de Colonges",
    Mélanges... Anselme Dimier, art. no 220, t. III, vol. 6, Pupillin, 1982, p. 455-477, ill.

Commentaire, → section V.

  1. *. "L’abbaye de Corcelles du milieu à la fin du XIIe siècle",
    Mémoires de la Société d’émulation du Doubs, 2005, t. XLVII, p. 151-174.

Ou l’illustration d’un paradoxe entre la conservation d’une partie de l’église et la déficience d’un chartrier presque totalement perdu, moins d’une demi-douzaine de documents antérieurs au XVe s. et une dizaine d’extraits glanés avec peine çà ou là, le tout publié en annexe avec bibliographie commentée. Les hypothèses avancées pour dater la fondation doivent être rejetées ou corrigées : il convient désormais de la fixer vers les années 1150, dans le sillage d’Acey. Sa dépendance en tant qu’abbaye vis-à-vis de Tart est attestée avant 1200. La disparition des archives empêche de façon irrémédiable la moindre approche de son histoire aux XIIIe et XIVe s.

  1. *. "Y eut-il une abbaye de moniales cisterciennes à Florimont ?",
    Cîteaux, Commentarii Cistercienses, 1988, t. XXXIX, p. 315-325.

Florimont est le nom d’un monastère de moniales que l’on voit figurer aux confins des comté et duché de Bourgogne sur la plupart des cartes cisterciennes françaises et franc-comtoises. Cet article montre qu’en réalité il n’a jamais existé, sinon sur la foi d’une note fautive de F.-F. Chevalier dans ses Mémoires... sur Poligny (1767) et, à sa suite, chez certains auteurs locaux qui ont tout embrouillé faute d’avoir trouvé et analysé l’unique source disponible. Un acte de Jean de Chalon daté de 1243, et tiré du cartulaire des salines de Salins, prouve en effet que Florimont ne fut qu’un projet avorté de fondation par l’abbaye bisontine de Battant, alors trop peuplée pour des revenus trop modestes.

  1. *. "[In memoriam Jean Marilier]. L’abbaye du Lieu-Dieu au Moyen-Age. I. Des débuts controversés (vers 1150?-1200), bilan critique et données nouvelles",
    Centre beaunois d’études historiques / Société d’histoire et d’archéologie de Beaune, 2009, Recueil de travaux, t. 27 / Mémoires, t. LXXXIX, p. 5-35, ill.

Riche dossier bouleversant tout ce que l’historiographie proposait jusque-là sur les débuts de cette maison. Sont définitivement écartées les hypothèses de fondation tardive par les sires de Vergy et les ducs de Bourgogne au profit plus modeste d’un hobereau local favorisant dès les années 1150-60 l’éclosion d’une communauté née sui generis, hors du sillage ordinaire d’une abbaye masculine voisine. Après maints contours, la remise au jour d’un rescrit d’un légat pontifical, soumettant à leur demande en 1181 les religieuses à l’institut clunisien via le prieuré proche de Saint-Vivant, éclaire de manière hautement significative l’attitude de Cîteaux alors encore hostile à toute intégration en son sein de communautés féminines informelles. On connaît le revirement de l’ordre moins de dix ans plus tard… Edition des actes et bibliographie commentée. Oubliée à la publication, l’épitaphe initiale est ici rétablie.

  1. "Du nouveau sur les débuts de l’abbaye du Lieu-Dieu (vers 1150?-1200)",
    La Quintefeuille, bulletin d’information de la Société d’histoire et d’archéologie du Pays de Vergy, 2010, no 7, p. 56-62, ill.

Version allégée du précédent (→ no 197) et sans appareil critique.

  1. *. "L’abbaye du Lieu-Dieu au Moyen-Age. II. Une maison florissante (vers 1200-vers 1280). Le soutien de la duchesse Alix de Vergy",
    Centre beaunois d’études historiques / Société d’histoire et d’archéologie de Beaune, 2010, Recueil de travaux, t. 28 / Mémoires, t. XC, p. 13-61, ill.

Le "beau XIIIe s." se décline ici en trois phases : une communauté encore effacée jusque vers 1230, puissamment soutenue par la duchesse Alix de Vergy avant son décès en 1251, réellement prospère ensuite. Comme souvent, la vie intérieure reste peu informée, y compris la construction d’un monastère complet. Le temporel s’élargit puis devient lucratif en biens comme en droits, en partenariat sans cesse accru avec le monde extérieur. En somme, une institution en bonne adéquation avec la société de son temps. Edition d’une quarantaine d’actes antérieurs à 1251, regeste d’autant ensuite.

  1. "Le Lieu-Dieu, une abbaye florissante (vers 1200-vers 1280). Le soutien de la duchesse Alix de Vergy",
    La Quintefeuille, bulletin d’information de la Société d’histoire et d’archéologie du Pays de Vergy, 2011, no 8, p. 42-52, ill.

Version allégée du précédent (→ no 203) et sans appareil critique.

  1. "L’abbaye du Lieu-Dieu au Moyen-Age. III. Une maison rentière (vers 1280-vers 1350). Le temps de la maturité",
    Centre beaunois d’études historiques / Société d’histoire et d’archéologie de Beaune, 2013, Recueil de travaux, t. 31 / Mémoires, t. XCIII, p. 1-42.

Ou l’époque d’une stabilité mature. Un temporel foncier et juridique, cohérent et diversifié, assure des revenus consistants et sûrs, en produits de consommation comme en monnaie. Une communauté nombreuse vit dans des bâtiments construits et enrichis au gré des besoins et des goûts. Bien intégrées à la société de son temps, elle lui rend des services variés sans problèmes majeurs en dépit d’anicroches ponctuelles. L’ampleur nouvelle que prennent les achats immobiliers, notamment les vignes, et la place accrue des rentes à partir des années 1315-20 semblent toutefois marquer un alignement sur la plupart des autres instituts monastiques. Encore cisterciennes ? Regeste de 125 documents.

  1. "Le Lieu-Dieu, une abbaye rentière (vers 1280-vers 1350)",
    La Quintefeuille, bulletin d’information de la Société d’histoire et d’archéologie du Pays de Vergy, 2014, no 11, p. 26-39, ill.

Version allégée du précédent (→ no 218) et sans appareil critique.

  1. *. "L’abbaye [de moniales cisterciennes] de Montarlot [(avant 1174-1393)]",
    Bulletin de la Société d’agriculture, lettres, sciences et arts de la Haute-Saône, 1990, no 22, p. 51-86.

Faute de sources, Montarlot fait partie de ces maisons cisterciennes féminines sur lesquelles on ne savait pas grand-chose. Supprimée en 1393, elle fut unie au monastère masculin voisin de Bellevaux ; aussi est-ce dans le chartrier de cette abbaye qu’il est possible de dénicher de trop rares documents. Avec ceux glanés aux quatre coins des archives comtoises et cisterciennes, ce sont finalement 33 actes ou extraits édités en annexe qui ont pu être rassemblés. Il en ressort que Montarlot fut créée avant 1174, et sous la dépendance de Tart dès la fin du XIIe s. Son temporel paraît avoir été des plus modestes, même pour une communauté d’une dizaine de religieuses à la fin du XIIIe. L’effondrement de l’effectif, les aliénations du patrimoine et les calamités du XIVe s. aboutirent à une réduction au rang de prieuré masculin. Preuves à l’appui, l’hypothèse émise çà et là du maintien de moniales sur place jusqu’au XVIe est à écarter. Le titre initial de l’article, modifié unilatéralement par l’éditeur, est ici rétabli.

  1. *. "Orimont, communauté féminine cistercienne éphémère au diocèse de Langres (milieu XIIe-milieu XIIIe s.)",
    Bulletin de la Société historique et archéologique de Langres, 2011, t. XXVII, p. 21-43, ill.

Une mise à profit d’épaves d’archives égarées dans deux liasses des Départementales de la HauteMarne (F 505 et F 520) jointes à quelques pièces du chartrier de Clairvaux (Arch. dép. Aube, 3 H) ont permis l’établissement d’une manière de cartulaire sur cette petite communauté proche de Bar-sur-Aube restée jusque-là bien mystérieuse. De son histoire fugace, on retiendra sa naissance due à un essaimage venu dès 1152 d’un Poulangy en sureffectif après une affiliation à l’ordre cistercien, une existence sans statut défini, pas même de prieuré, un siècle durant, et une disparition probable dès le milieu du XIIIe s., sans doute en raison du retour de sa maison-mère dans le giron bénédictin et de l’essor concurrentiel du Val-des-Vignes cistercien voisin. Edition des textes inédits, regeste des autres, bibliographie. Un éclairage ponctuel mais original et instructif des rapports Cîteaux-femmes.

  1. *. "Les débuts de l’abbaye d’Ounans (…milieu XIIe s. …)",
    Travaux de la Société d’émulation du Jura, 2004, p. 15-32.

Au-delà du millésime 1147 non recevable pour année de fondation par confusion avec une confirmation postérieure, c’est plutôt vers 1140 qu’il convient de placer les débuts de cette communauté favorisée par Gaucher IV de Salins et Burchard, abbé de Balerne. Celui-ci a peut-être trouvé en ce lieu bordé par la Loue le site convenable pour installer la petite communauté informelle de Migette cruellement privée d’eau, et placée d’emblée sous la paternité de Tart. Edition de la seule dizaine de textes conservés (1158?-1256) et bibliographie commentée.

  1. *. "Une bulle d’Innocent IV en faveur des cisterciennes franc-comtoises d’Ounans [1245]",
    Cîteaux, Commentarii Cistercienses, 1974, t. XXV, p. 164-170.

Commentaire, → section I.

  1. "Vie et survie d’une abbaye de moniales cisterciennes (milieu XIIIe-milieu XVe s.) : le cas d’Ounans",
    Travaux de la Société d’émulation du Jura, 2004, p. 33-64.

L’L’objet de cet article s’insère chronologiquement entre l’un des précédents (→ no 175) et le suivant (→ no 149). Pour les deux siècles compris entre milieu du XIIIe et milieu du XVe, près de 80 actes ou mentions ici édités ou donnés en regeste permettent de retracer les grandes lignes de son histoire : une assise matérielle étroite mais favorable autour du monastère et au pied du Jura, une base sociale fondée sur celle du bourg voisin d’Arbois, les familles influentes de Chalon et d’Oiselay vont apporter à la communauté pourtant bien réduite les soutiens décisifs face aux difficultés récurrentes qui s’enchaînent à partir du milieu du XIVe s.

  1. *. "D’Ounans I à Ounans II (…1449-1520…), pour une histoire des moniales cisterciennes comtoises",
    Travaux de la Société d’émulation du Jura, 1999, p. 252-286, ill.

Une trentaine d’actes et de mentions d’inventaires laissent entrevoir les grandes lignes de l’histoire de cette maison, entre Moyen-Age et Renaissance. Une carte de visite de 1461 montre une communauté en proie à un relâchement spirituel et à des dissensions internes, en butte à la médiocrité de ses revenus et à d’incessantes procédures. L’état des lieux réguliers disparus désormais précisément localisables en bordure de la Loue, surtout de l’église minée par les eaux, exige un transfert sur un autre site, envisagé au moins dès 1450 mais qui n’interviendra qu’après 1520. Regeste et édition partielle des textes.

  1. *. "Poulangy, abbaye cistercienne ? (...1147-1233...)",
    Les Cahiers haut-marnais, 1er-2e trim. 2004, nos 236-237, p. 3-63.

Cette étude déroge à toutes celles présentées ici, d’abord parce qu’elle concerne une vieille maison bénédictine devenue volens nolens cistercienne sur l’intervention de saint Bernard et du pape Eugène III, sans doute en 1147. Quelques réalités traduisent bien une certaine intégration à l’ordre de Cîteaux, mais datent du seul troisième quart du XIIe s. Assez vite, l’abbaye en vint à détenir dîmes, église et hommes contournant ainsi les règlements cisterciens originels. Au début du XIIIe s., le maintien de particularités institutionnelles, une incorporation croissante dans le tissu seigneurial et une dépendance accrue à l’égard de l’épiscopat lingon conduisirent à un éloignement accéléré vis-à-vis de Cîteaux. Précédé de prémices significatifs sur fond de conflit politique entre ducs de Bourgogne et comtes de Champagne, un conflit latent accentué par des dissensions internes aboutit en 1233 à un faux compromis qui, de fait, émancipait la communauté de sa dépendance cistercienne en la plaçant sous l’autorité juridique de l’évêque de Langres. Edition quasi intégrale d’une quarantaine d’actes. Liste critique des abbesses des XIIe et XIIIe s. Bibliographie commentée.

  1. *. De Tart à Dijon, la première abbaye cistercienne de femmes,
    Moisenay, 2004, 32 p., ill.

Brochure illustrée grand public relatant les principales lignes de l’histoire de l’abbaye et évoquant ses figures majeures. Du premier de ses sites, en milieu rural, ne subsistent guère de vestiges, alors que le second, au cœur de la ville et à peu près intégralement conservé, abrite aujourd’hui un musée réputé.

  1. *. "L’abbaye de Tart et ses filiales au Moyen-Age",
    Mélanges... Anselme Dimier, art. no 146, t. II, vol. 3, Pupillin, 1984, p. 19-61, ill.
    "Le temporel de Tart", p. 28-38, ill.

Constitution, réalités et évolution de ce temporel, d’importance comparable à celui d’une abbaye masculine, cas unique dans chacune des deux Bourgogne.

  1. *. Vauxbons, abbaye cistercienne au diocèse de Langres (…1175-1394…) : étude historique et édition du chartrier, Devecey, 2005, 160 p., ill.

Monographie renouvelant les connaissances jusque-là bien floues sur cette petite maison cistercienne féminine. Une communauté informelle née sans doute dès les années 1150-60 dans le sillage de Longuay et d’Auberive, quoique dotée du statut d’abbaye avant la fin du XIIe s., reste d’une extrême pauvreté jusque vers 1225, connaît ensuite une embellie relative pendant un demi-siècle, suivie d’une déstabilisation perceptible avant les calamités du milieu du XIVe ; puis une suppression en 1394 rendue inéluctable par l’insuffisance de son recrutement, et un rattachement de son modeste temporel à Auberive avec remise de son chartrier. Aussi est-ce dans le fonds de cette abbaye que l’on trouve l’essentiel de la documentation disponible, une soixantaine d’actes presque tous inédits publiés ici.

  1. *. "En guise de suite…, l’abbaye de Vauxbons (dès 1150/55 ?-1347)",
    Bulletin de la Société historique et archéologique de Langres, 3e trim. 2015, no 400, t. XXVIII, p. 221-242.

Une quinzaine d’actes ou de mentions supplémentaires retrouvés après coup dans le piégeux fonds d’Auberive ou ailleurs confirment et précisent les conclusions de la monographie précédente (→ no 180).

 

Hors Bourgogne

  1. *. "A travers les sources illustrées de quatre abbayes cisterciennes féminines de la Flandre française [Beaupré-sur-la-Lys, Flines, Marquette, Les Prés]",
    Cîteaux et les femmes. [Actes du] colloque, Royaumont, [12-13 novembre 1998], Paris, 2001, p. 99-120, ill.

Commentaire, → section I.

  1. *. "Autour de la pierre tombale de Chrétienne, abbesse de Beaupré-sur-la-Lys (1460-1503)",
    - Autrefois, [revue du Cercle historique d’Aubers-en-Weppes], mars 1998, no 49, p. 18-23, ill.
    - Cîteaux, Commentarii Cistercienses, 1998, t. XLIX, p. 175-190, ill.

Commentaire, → section VI.

  1. *. "Eau et hydraulique à l’abbaye de Beaupré-sur-la-Lys (XIIIe-XXe s.)",
    Les chemins de l’eau, Les réseaux hydrauliques des abbayes cisterciennes du nord de la France et de la Wallonie, Amay, 2004, p. 17-28, ill.

Commentaire, → section V.

  1. *. "L’abbaye de moniales cisterciennes de Bellerive (avant 1184-1536)",
    Revue d’histoire ecclésiastique suisse, 1990, t. LXXXIV, p. 19-67, ill.

L’historiographie fixait la fondation de cette maison en 1254 ou 1256. Il est désormais établi qu’au moins dès 1184, elle fut un prieuré relevant du Betton, érigé en abbaye vers le milieu du XIIIe s. Les sources conservées sont trop fragmentaires pour avoir une vue complète de son temporel sur les deux rives de la pointe occidentale du lac Léman (carte), mais ses caractéristiques à la fois cisterciennes et féminines se révèlent aisément. L’emplacement des lieux réguliers peut être rapporté sur les cadastres modernes, mais des bâtiments et du personnel, on ne sait pas grand-chose. La mainmise de la ville de Genève et la suppression en 1536 sont éclairées d’un jour neuf. En annexe, bilan des archives avec présentation des terriers conservés, regeste de 45 actes, bibliographie commentée, apport des cadastres et des cartes anciennes avec reproductions, vestiges connus et liste critique des abbesses.

  1. "Marquette, pourquoi ?",
    Autour de l’abbaye de Marquette, le patrimoine religieux en pays de Ferrain. Marquette-lez-Lille, 23-24 novembre 2002, 6e Forum culturel du Ferrain, [Lille, 2002], p. 8-11.

Commentaire, → section V.

  1. *. Marquette-lez-Lille, à la redécouverte de l’abbaye de la comtesse Jeanne,
    Marquette-lez-Lille, 2002, 476 p., 150 ill.

Commentaire, → section V.

  1. "A la redécouverte du monastère de Marquette, une méthode originale ?",
    Revue Mabillon, 2009, t. XX (LXXXI), p. 5-31, ill.

Commentaire, → section V.

  1. "Etude préalable… à l’abbaye de Marquette",
    Dossiers d’archéologie, juil.-août 2010, no 340, p. 20-25, ill.

Commentaire, → section V.

  1. *. Marquette, abbaye cistercienne de Flandre,
    Moisenay, 2003, 32 p., ill.

Brochure illustrée grand public relatant les principales lignes de l’histoire de cette abbaye entièrement disparue et décrivant les bâtiments tels qu’ils ont pu être restitués à la suite d’une lourde étude préalable (→ no 166), résumée, (→ no 193), relatée (→ no 201). A noter la reproduction d’une estampe exceptionnelle retrouvée après ladite étude et représentant la monumentale composition classique du front méridional avec esplanade et pavillons latéraux.

  1. *. "Note sur la brasserie de l’abbaye cistercienne de Marquette (XVe-XXe s.)",
    Autrefois, [revue du Cercle historique d’Aubers-en-Weppes], juin 2002, no 66, p. 3-16, ill.

Commentaire, → section V.

  1. *. "Eau et hydraulique à l’abbaye cistercienne de Marquette (XIIIe-XXe s.)",
    - Inquirens subtilia diversia, Dietrich Lohrmann zum 65. Geburtstag, Aachen, 2002, p. 425-444, ill.
    - Les chemins de l’eau, Les réseaux hydrauliques des abbayes cisterciennes du nord de la France et de la Wallonie, Amay, 2004, p. 87-92, ill.

Que sait-on de l’eau et de l’hydraulique sur le site de l’abbaye ? La dérivation de la Deûle au XIIIe s., l’eau dans le quotidien jusqu’au XVIIIe, les réaménagements tardifs jusqu’au XXe s. Regeste des documents écrits et illustrés.

  1. *. "Du nouveau autour de la sépulture de la comtesse Jeanne à l’abbaye de Marquette",
    Annales du Comité flamand de France, 2003, t. LXI, p. 33-63, ill.

Commentaire, → section V.

  1. *. "Le mausolée de la comtesse Jeanne à l’abbaye de Marquette, essai de restitution",
    Revue du Nord, 2006, t. LXXXVIII, p. 109-125, ill.

Commentaire, → section V.

  1. *. "Le château de la comtesse Jeanne à l’abbaye de Marquette (XIIIe-XXe s.)",
    Bulletin de la Commission historique du Nord, 2001-2004, t. LII, p. 45-64, ill.

Commentaire, → section V.

  1. *. "Autour de la pierre tombale de Gille de Dadizeele, abbesse de Marquette (1480-1503)",
    Annales du Comité flamand de France, 2004, t. LXII, p. 11-25, ill.

Commentaire, → section V.

  1. "Etudes d’histoire et d’archéologie cisterciennes [III] Huit ans d’archéologie sur le site de l’abbaye de Marquette (Nord, 1998-2005)",
    Bulletin [du] Centre d’études médiévales [d]’Auxerre, 2006, t. X, p. 153-161, ill.

Commentaire, → section V.

  1. "Trois sites cisterciens exemplaires : Marquette, une nouvelle image",
    Le patrimoine religieux en question à l’aube du XXIe siècle. Actes des Journées d’études de Saint-Christophe-en-Brionnais, 20-21 novembre 2010, Saint-Christophe-en-Brionnais, 2011, p. 59-63, ill.

Commentaire, → section II.

  1. "[Ou] pourquoi Louis XIV ne coucha pas à l’abbaye de Marquette",
    En avant, magazine d’informations de Marquette-lez-Lille, hiver 2001, no 21, p. 13, ill.

Simple note sur l’intention initiale du roi d’incendier l’abbaye après son entrée dans Lille le 28 août 1667, ce qui obligea le monarque à aller passer la nuit ailleurs. Finalement, il ne fit pas détruire le monastère mais, à la première vacance, nomma une abbesse du parti français.

  1. *. "Villelongue et Rieunette, cinq siècles de relations entre les deux abbayes (vers 1160-1665)",
    Pierres... pour l’abbaye de Villelongue, histoire et architecture, vol. 1, Pupillin, 1992, art. no 6, p. 88-107, ill.

Le rôle de Villelongue dans les débuts de Rieunette, les manifestations de son lien de paternité jusqu’au début du XVe s., ses manœuvres pour obtenir une suppression prononcée vainement en 1432, sa gestion du temporel féminin jusqu’au milieu du XVIIe, la refondation de l’abbaye en 1648 par décision royale, les procès en cascade. Révélateur sur l’évolution des rapports entre monastères des deux sexes du XIIe s. jusque sous l’Ancien Régime.

  1. "A propos des débuts de l’abbaye de Rieunette",
    Cîteaux, Commentarii Cistercienses, 1992, t. XLIII, p. 450-454.

Reprend en la développant une partie de l’article précédent (→ no 96). Le ms. 70 de la collection Doat à la Bibliothèque nationale fournit copie de quatre actes du chartrier de Villelongue dans lesquels intervient une Reine de Castillon que l’on sait devenue veuve entre 1155 et 1158, son mari ayant élu sa sépulture à Compagnes, emplacement primitif de Villelongue. C’est très vraisemblablement la même qu’une Reine qualifiée de « gérante des affaires » de Rieunette en 1162, dans un document dont l’analyse oblige à reculer l’installation de la communauté féminine de quelques années, vers 1160. Ce cas illustre le processus de naissance spontanée de certaines communautés féminines de la première génération, soucieuses de partager un idéal cistercien masculin encore inaccessible dans la pratique.